3 mars — Habbouche – Jezzine - Saïda - Habbouche
Pas de rattrapage de cours ce samedi. On s'était dit que s'il faisait beau, on irait à Jezzine, tenter de voir la neige avant qu'il soit trop tard, et il fait beau.
Pendant que Véro achète au four des manakiches au fromage, je me demande s'il y aura des check-points sur la route qu'on compte prendre (j'ai remis du rouge) : Jezzine était, avant 2000, dans la zone occupée par les Israéliens.
Après le premier check-point à la sortie de Kfarouman, on descend dans une vallée verdoyante, et peu avant une grande boucle grimpant la montagne, on découvre ce qui reste du pont sur la route d'Arab Salim. La première fois que nous avions fait un tour en voiture, c'est là que nous avions rebroussé chemin, parce qu'on ne savait pas où on allait.
On passe au pied de luxueuses villas regardant la vallée, et régulièrement devant des maisons ou des immeubles écroulés (les dalles de béton qui recouvrent les décombres ressemblent à de grosses feuilles ramollies, et les fers tordus ont l'air de racines retenant des blocs de terre : l'hiver leur a déjà donné l'air de ruines aux bombardements). On n'en finit plus de monter ; ça se rétrécit, ça se nid-de-poulise, on croise peu de voitures. L'accès aux villages se fait par en-dessous : on hésite à s'y engager, ou à continuer sur la route qui a l'air d'aller tout droit. Est-ce que ça continue à monter, après ce village ? On s'arrête pour demander notre chemin. On nous propose le café. On a l'impression de rouler vers les nuages, qu'on rejoindra juste après Jbaa.
On redescend un peu vers Jezzine, à travers des trouées. Par moments on a presque l'impression d'être en avion.
Les chèvres au bord des routes sont rarement loin d'un berger, mais on n'a pas vu celui qui gardait celles-là.
À Jezzine on a eu le temps de boire un verre, d'arpenter quelques ruelles, de se dire qu'on reviendrait, de constater que dans une église l'électricité vaut bien un cierge. Côme a pu jouer un peu et prendre la place du marchand sur le pas de sa porte.
Pour éviter d'avoir à refaire la même route de montagne à la nuit tombante, on redescend par Saïda (à descendre si bas pour remonter au milieu à Habbouche, on aura aussi fait la distance en altitude). Tout au long de la descente vers Saïda, le soleil éclaire la montagne en se reflétant dans la mer (on n'a pas compris tout de suite : je croyais au début que c'était le couchant derrière un sommet, sans deviner le reflet sur l'eau du soleil occulté par les nuages).
C'est dans cette lumière là qu'on passe à côté de vestiges de la guerre civile.
Finalement n'y en aura que quatre, des check-points : l'un peu après la sortie de Kfarouman, un autre entre Kfarouman et Arab Salim, un autre avant l'entrée de Jezzine, le dernier entre Jezzine et Saïda. À moins qu'on n'y fasse plus attention et qu'on ait oublié ceux qu'on connaît déjà.
Pendant que Véro achète au four des manakiches au fromage, je me demande s'il y aura des check-points sur la route qu'on compte prendre (j'ai remis du rouge) : Jezzine était, avant 2000, dans la zone occupée par les Israéliens.
Après le premier check-point à la sortie de Kfarouman, on descend dans une vallée verdoyante, et peu avant une grande boucle grimpant la montagne, on découvre ce qui reste du pont sur la route d'Arab Salim. La première fois que nous avions fait un tour en voiture, c'est là que nous avions rebroussé chemin, parce qu'on ne savait pas où on allait.
On passe au pied de luxueuses villas regardant la vallée, et régulièrement devant des maisons ou des immeubles écroulés (les dalles de béton qui recouvrent les décombres ressemblent à de grosses feuilles ramollies, et les fers tordus ont l'air de racines retenant des blocs de terre : l'hiver leur a déjà donné l'air de ruines aux bombardements). On n'en finit plus de monter ; ça se rétrécit, ça se nid-de-poulise, on croise peu de voitures. L'accès aux villages se fait par en-dessous : on hésite à s'y engager, ou à continuer sur la route qui a l'air d'aller tout droit. Est-ce que ça continue à monter, après ce village ? On s'arrête pour demander notre chemin. On nous propose le café. On a l'impression de rouler vers les nuages, qu'on rejoindra juste après Jbaa.
On redescend un peu vers Jezzine, à travers des trouées. Par moments on a presque l'impression d'être en avion.
Les chèvres au bord des routes sont rarement loin d'un berger, mais on n'a pas vu celui qui gardait celles-là.
À Jezzine on a eu le temps de boire un verre, d'arpenter quelques ruelles, de se dire qu'on reviendrait, de constater que dans une église l'électricité vaut bien un cierge. Côme a pu jouer un peu et prendre la place du marchand sur le pas de sa porte.
Pour éviter d'avoir à refaire la même route de montagne à la nuit tombante, on redescend par Saïda (à descendre si bas pour remonter au milieu à Habbouche, on aura aussi fait la distance en altitude). Tout au long de la descente vers Saïda, le soleil éclaire la montagne en se reflétant dans la mer (on n'a pas compris tout de suite : je croyais au début que c'était le couchant derrière un sommet, sans deviner le reflet sur l'eau du soleil occulté par les nuages).
C'est dans cette lumière là qu'on passe à côté de vestiges de la guerre civile.
Finalement n'y en aura que quatre, des check-points : l'un peu après la sortie de Kfarouman, un autre entre Kfarouman et Arab Salim, un autre avant l'entrée de Jezzine, le dernier entre Jezzine et Saïda. À moins qu'on n'y fasse plus attention et qu'on ait oublié ceux qu'on connaît déjà.
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Un lien :
http://www.jesuites.com/actualites/archives/2000/usj_histoire.htm