26 janvier — Quelques vues d'Achoura à Nabatieh

"Pourquoi les meussieurs i sont tout nus ? Pourquoi i vont dormir ?".
Côme n'a pas tout vu (notamment les flagellants), et on ne l'emmènera pas pour le point culminant de la célébration chiite d'Achoura : le 10e jour (mardi prochain), entre autres, le sang sera versé de façon ostenstatoire : les pénitents, habillés de blanc, s'entaillent la tête et défilent en se frappant pour entretenir la blessure — on voit parfois la cicatrice sur la tête d'adolescents ou d'enfants, qui sont de la célébration (c'est un deuil). On évoque ainsi la décapitation d'Hussein ben Ali, en même temps qu'on rend hommage à son courage à la bataille de Kerbala, qu'on affirme sa légitimité et qu'on glorifie son sacrifice pour la cause : son martyre. Nombre de cheikhs et le Hezbollah invitent à refuser de verser le sang, mais notre impression, au milieu de la foule et du bruit, est d'être plongé dans un deuil qui vient de trop loin pour en tenir compte.
Les gros panneaux publicitaires sont en partie masqués par des banderolles noires commémoratives, des portraits, des drapeaux. Plus haut dans la rue principale, les soldes saignent d'avance.
Chez les sunnites, d'après Naoufal qui nous a tout expliqué, et avec lequel nous avons passé la soirée après l'avoir croisé par hasard, pour Achoura on célèbre plutôt la sortie d'Egypte de Moussa (Moïse), et on jeûne deux jours. Ce soir, ce que nous avons vu du défilé a duré environ deux heures, avec des hommes qui se frappent régulièrement au coeur ou à la poitrine, soutenus par des percussions. Pour avoir une idée du son, cliquer ici, , here ou there (traducteurs bienvenus dans les commentaires !).


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