Même si la lumière est venue se poser dessus exactement, on ne remarquerait probablement pas que l'organisation du village libanais est tellement différente de celle du kibboutz (dans l'alignement), si l'on ignorait qu'on est à une frontière ; s'il n'y avait pas non plus, au pied du château croisé, un début de tranchée en béton armé, des restes de barbelés, et aux éminences, deux drapeaux : l'un du mouvement Amal, l'autre, au sommet du poste de guet, du Hezbollah. De là haut, on voit, d'un côté, le Litani en contrebas, et de l'autre, deux fois le soleil : dans le ciel et dans la mer ; d'un bout à l'autre de l'horizon débarrassé du corps des hommes, maintenant simplement devinés dans leurs voitures, dans les bruits de leurs moteurs et les lumières des villages (ceux qui à cette heure ont l'électricité), on oublie les trajets encombrés de gestes, de compromis et de détours auxquels nous oblige la route – les nuées de nids de ...
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