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Affichage des articles du mai, 2007

31 mai — Ce qui nous regarde, ce que nous voyons

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Pour la première fois depuis notre arrivée je remarque, en fin d'après-midi, que, de la table en bois qui sert de bureau sous une fenêtre du salon, on a vue sur le château de Beaufort, éclairé par le couchant (entre les deux fils, sur la deuxième photo). Qu'est-ce qui nous regarde, de là-haut, que nous ne voyons pas ? Sans doute pas Georges Didi-Huberman , qu'on aimerait écouter parler de son livre (comme à Uzeste où il parlait d'Aby Warburg, si je me souviens bien, juste après François Corneloup dans une grange). Demain après-midi, il est prévu qu'on aille avec des amis dans la région de Khiam. Prévoir gilet, et papiers pour les check-points. Si ça pouvait nous défatiguer un peu... tension. Par exemple : l'immobilisation soudaine des yeux de S. en classe, en même temps qu'une vibration croissante, que les pieds perçoivent avant le ventre soudain inquiet - et soudain la stupeur : d'où me vient ce vertige absurde ? mais l'écarquillemen

30 mai — Un réservoir / bukra inch'Allah

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Nisrine nous avait invités à deux reprises dans sa famille à Tripoli et dans la province d'Akkar, au nord. Elle m'a donné récemment un CD avec les photos stockées dans son appareil. Au cours d'une promenade, nous étions descendus dans un immense réservoir d'eau, vide alors : écho, impression d'être au fond d'une immense chasse d'eau, avec la menace (fantasmée) qu'elle se remplisse brutalement : Côme court d'un coin à l'autre, manque de disparaître dans une énorme conduite. Assez vite, il veut remonter. L'unique issue percée dans ce plafond est aussi la seule source de lumière. Tout semble rappeler qu'on est ici pas à sa place. Je ne sais pourquoi ça me fait aussi penser au Dépeupleur. Tout à l'heure, en sortant du dernier cours en 1ère S avant l'écrit , je croise dans la cour Achraf et Mustapha - à qui je propose une industrielle gaufrette au chocolat, et qui s'empresse de me donner du pain épicé, bien meilleur. Com

28 mai — Pif paf

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26 mai — On n'y comprend rien

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On n'y comprend rien, surtout si on lit la presse. Autant sur les sites des "grands" journaux que sur les fils d'information amateurs. Ce qui est sûr, c'est qu'on n'y va lire des dépêches que pour savoir le plus gros, pas pour comprendre ni réfléchir ; voir aussi la version officielle, "ce qui se dit", se redit, se répète comme explication plausible, et finit, par recoupements successifs, par devenir la seule explication possible pour des millions de gens, constituer toute une géographie fictive, des repères qui en disent plus long sur ceux qui les ont constitués que sur ce qu'ils sont supposés décrire — un peu comme des cartes de description du monde qu'on fabriquait par ouï-dire avant Marco Polo. Il y a Loubnan ya Loubnan qui me paraît sortir du lot, qui cite et confronte diverses sources. Commencer par là avant d'aller voir les dépêches ?

25 mai — Comme si on s'y était fait

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Aujourd'hui est férié, pour célébrer, selon le point de vue, la libération du sud / la fin de l'occupation israëlienne. Dans les bruits de haut-parleurs, les dépêches en cascade, les rumeurs d'attentats à Nabatieh (après les chrétiens d'Achrafieh, les sunnites de Verdun, les druzes du Chouf, les chiites ?) quelques éléments du quotidien. Comme un avant-goût de l'été, il y a eu trois jours de grande chaleur. Le plafond de notre appartement est aussi le toit-terrasse en ciment, qui continue de diffuser la nuit ; on peine à dormir. Un petit scorpion perturbé est venu mourir au bas de la maison : la propriétaire a fait nettoyer le jardin où s'étaient entassées les vitres soufflées l'été dernier. Quand il fait chaud, on peut monter à Jezzine... Sur la route, en venant de Saïda, on s'arrête à la station pour prendre l'essence, et une photo d'un panneau peint à la main. Sur la même route, en montant vers Jezzine, les bâtiments d'une univ