25 mai — Comme si on s'y était fait

Aujourd'hui est férié, pour célébrer, selon le point de vue, la libération du sud / la fin de l'occupation israëlienne. Dans les bruits de haut-parleurs, les dépêches en cascade, les rumeurs d'attentats à Nabatieh (après les chrétiens d'Achrafieh, les sunnites de Verdun, les druzes du Chouf, les chiites ?) quelques éléments du quotidien.









Ici au moins on peut courir. Mais nous ne sommes pas tranquilles pour autant, et Côme doit subir notre surveillance permanente : "laisse-moi tranquille cinq minutes".

On ne pourra pas le laisser jouer dans la terre, avec les cailloux, sans anxiété : au milieu du chemin, Pierre nous signale qu'il a déjà remarqué un truc noir dont il se méfie. Ne pas être absolument certain que c'est un bête morceau de plastique ou de métal, ou un galet poli, ici c'est forcément se dire que ça peut exploser. Dans le doute, on se contente d'une photo.
J'avais envie de donner un coup de pied dedans, ou de jeter de loin un pavé, pour voir (un peu comme on a envie de se pencher malgré le vertige...), juste pour m'amuser de voir que ce n'était qu'un bout de plastique (un élément de chasse d'eau ?)... Qu'est-ce qu'on peut dire à un gosse alors ? Beaucoup de sous-munitions ressemblent à des petites bouteilles (quelques photos ici, prises notamment à Kfar Roummane, ou ici, ou encore ici – photos de victimes – voir aussi la fiche "les principales sous-munitions en circulation" sur le site de Handicap International). Mais d'autres explosifs imitent des petites balles colorées et attirantes, ou des petites cristallisations calcaires...
HI annonce sur son site que la France recule sur l'interdiction des BASM. On comprend mieux pourquoi si on sait qu'au moins quatre entreprises françaises (GIAT Industries, Thomson Brandt Armements - filiale de Thalès -, Matra BAE Dynamics (MBDA) et Alkan et Cie) fabriquent et commercialisent des systèmes de bombes à sous-munitions.
Commentaires
on lit gravement - bise aux 3