18 novembre — Depuis hier on sait où se promener à Habbouche



Pierre nous a montré un chemin de Habbouche dont il est certain qu'il a échappé aux bombes à sous-munitions, alors qu'il n'est pas certain de l'état de la vallée en contrebas où un pont a été détruit. Le sol est jonché de cartouches vides. Les chasseurs (il n'y a pas de saison puisque la chasse est officiellement interdite), sont réputés habiles et tirent en l'air (notamment sur des cailles, qu'on voit parfois vendre par des enfants). À l'aller on se demande si c'est derrière la montagne ou les immeubles que le soleil se couche si tôt, au retour on ne distingue plus qu'une ligne crénelée.


C'était hier. Tôt ce matin (Côme s'est réveillé vers 6h), je ne regarde plus de la même façon la vallée en allumant l'ordinateur pour voir s'il y a du courrier.
L'arbre dans l'axe du pont a été décoiffé, au petit matin ça nous permet de voir les collines à travers une idée de cime.
Le pont d'ailleurs, est déjà presque réparé : la pile centrale, basée sur l'autostrade à 4 mètres 50 dessous, a été refaite, avant-hier on coulait un première moitié, hier la deuxième. Il reste à couler une chappe uniforme, l'asphalte, et les parapets.
Côme et moi retournons dans "les collines" un peu plus tard, vers 11h. Sous le ciel mélangé, on a exactement ce qu'il faut d'éclaircies pour ne pas avoir froid.
Je lui demande sans cesse de rester dans le chemin, espérant qu'il prenne cette habitude, si un jour nous avons à nous trouver dans un endroit plus dangereux. Dans le même temps j'ai peur qu'il la prenne trop et n'ose plus jamais en sortir si nous nous promenons dans une forêt en France... Petit à petit je précise qu'ici, au Liban, on doit toujours rester dans les chemins; il le répète, j'ai l'impression qu'il comprend au moins qu'ici c'est ainsi.
Quand on se retourne, on voit la voiture au bord du chemin (cherchez bien ! au centre de l'image).
On rejoint le village en passant devant de grandes maisons en construction.

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