17 décembre — Trompe-l'oeil (au pluriel)

En regardant les abords du four de souffleurs de verre, sur la route de Tyr, on pense à la guerre. Et pourtant c'est seulement parce qu'on nous a dit que, là où on se trouve, elle a eu lieu ; arrivés après, on ne l'a pas "vue", on n'a que cela qu'on croit en savoir : la fumée et le désordre parmi le métal et le béton. Cette photo comme un trompe-l'oeil.


Mais pourquoi est-ce qu'on y pense, alors ? Parfois ce sont les déminages : plus qu'un simple bruit de pétard, c'est le mouvement de l'air et l'impression que le sol a vibré ; et pourtant ce n'est "qu'une" sous-munition : on ne peut pas savoir ce que ça peut bien faire, un pont, un immeuble, une route qui sautent. D'autres fois encore c'est le fait qu'il y ait eu des débuts de panique chez les élèves, à l'école, lorsqu'à la carrière, en contrebas, on faisait descendre un pan de montagne. Pas le bruit, donc, mais le mouvement du sol ou de l'air ; l'inquiétude, la tension des gens.


Au retour on va encore à Saïda... On croise deux de ces vieux camions Mercedes qui trimballent des entassements de fers à béton tordus. On recycle le verre chez le souffleur ; ailleurs sans doute aussi l'acier.



Côme, lui, satisfait sa curiosité pour les engins, les moteurs, les klaxons (cliquer pour l'entendre parler de Steve Waring — et entendre aussi dans sa voix l'hiver tombé sur les maisons sans isolation et sans beaucoup d'électricité).

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